Le projet thérapeutique ne s’attache pas seulement à améliorer un langage déficitaire ou à rectifier des troubles instrumentaux, il propose une prise en charge globale du développement de l’enfant dans ses dimensions affectives, relationnelles, somatiques et corporelles. Toute intervention s’inscrit, donc, dans une dimension thérapeutique.
Le projet thérapeutique est établi par l’équipe médicale et para-médicale, suite aux entretiens avec le jeune et ses parents et à l’étude des dossiers le concernant.
Pour répondre, au mieux, aux besoins de la population accueillie, il y a un nécessaire recours à des techniques de travail d’une grande spécificité.
Par ailleurs, pour une partie de notre population, dont les troubles s’inscrivent dans une pathologie dont l’étiologie a été déterminée ou la chronicité reconnue, un suivi, des soins réguliers ainsi qu’un travail rééducatif très ciblé sont à assurer.
L’action thérapeutique
Elle est assurée par le Médecin Pédopsychiatre, la psychologue, le psychothérapeute.
Sur le plan médical
- Le Médecin Pédopsychiatre est partie prenante du travail institutionnel (admission, orientation, synthèse), mais également du travail avec les familles. Il rencontre chaque enfant et sa famille au moment de l’admission ; il peut proposer un accompagnement plus spécifique et temporaire, en fonction de l’évolution de l’enfant ou à la demande des parents. Il est l’interlocuteur privilégié des médecins extérieurs pour parler de l’enfant. Lors des synthèses, il apporte un éclairage sur la dynamique personnelle de l’enfant et permet ainsi de faciliter la compréhension des situations éducatives, affectives ou relationnelles.
- Par ailleurs, il surveille l’évolution somatique de tous les enfants, qui, grâce au recueil des informations sur le développement, sur les maladies ou accidents éventuels et par les examens réguliers des différentes fonctions physiques contribue à la compréhension globale des handicaps. L’évolution des pathologies sensorielles, les réactions somatiques ou psychosomatiques sont autant d’indicateurs qui sont indissociables de l’évolution psychologique de l’enfant. D’autre part, selon les nécessités, il peut être l’intermédiaire entre les parents, l’Externat médico-pédagogique et des services médicaux extérieurs.
Sur le plan psychologique
La psychologue institutionnelle suit l’évolution de chacun des 60 enfants de l’admission à la sortie selon les modalités traditionnelles : entretiens, observations, évaluations cliniques et psychométriques.
Au delà de sa participation régulière à toutes les synthèses des différents groupe-classe, elle est un lien entre l’enfant, ses parents, les membres de l’équipe et les partenaires sociaux extérieurs.
Les parents sont reçus selon un rythme défini par les besoins de l’enfant à leur propre demande ou à celle des membres de l’équipe.
Ce travail d’écoute et de mise en parole est un temps essentiel pour l’élaboration psychique d’histoires personnelles souvent douloureuses, et permet de mieux comprendre la problématique de l’enfant.
Sur le plan psychothérapique
Une psychothérapie est envisagée dans l’Institution pour un enfant lorsqu’il ne semble pas avoir bénéficié comme il aurait pu, de l’ensemble des interventions individuelles et collectives, que persiste un niveau de réalisations très en deçà de ses capacités et qu’apparaissent des signes d’une trop grande souffrance psychique qui peut s’exprimer de façon multiple.
Une indication de psychothérapie est précédée d’un temps de réflexion, elle n’est jamais posée dans l’urgence, elle est toujours mûrie avec l’enfant et ses parents dont l’accord est nécessaire pour sa mise en place. Pendant la durée du traitement, des liens réguliers sont maintenus avec la famille.
Les traitements psychothérapiques qui ont débuté avant l’admission de l’enfant dans l’Institution, sont poursuivis chaque fois que possible, auprès du thérapeute initial.